Les conférences de culture générale 2020-2021

1er semestre

Toutes les conférences ont lieu en salle Simone-Veil (salle des conférences)

Au premier semestre, la faculté de droit CY aura l’honneur d’accueillir les quatre conférenciers suivants :

Application Stop-Covid, théorie & pratique d'un dispositif de traçage numérique

Lundi 05 octobre 2020 - 12h à 14h

L'application Stop-Covid, théorie et pratique d'un dispositif de traçage numérique
par Léo PERRIN - Chargé de recherche en cryptographie à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA)

Stop Covid est une application pour smartphone qui fut lancée le 2 juin dans le but de permettre un suivi plus précis des chaînes de transmission de la COVID-19. Quel est son principe de fonctionnement ? Quelles en sont les limites ? Et, surtout, que nous disent les débats qui l'entourent sur la place de la science dans la sphère publique ?

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Le rétablissement de l’esclavage à Saint Domingue célébré à Pontoise ?

Mardi 10 novembre 2020 - 12h à 14h

Le rétablissement de l’esclavage à Saint Domingue célébré à Pontoise ? La statue du général Leclerc
par Jean-Claude LESCURE - Professeur d’histoire à CY Cergy Paris Université

À côté de l'église Saint-Ouen de Pontoise se dresse depuis 1869 la statue du général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, envoyé à Saint-Domingue pour rétablir l'esclavage en 1802. Alors qu'une fondation de la mémoire de l'esclavage existe depuis un an en France, que le mouvement Black lives matter mobilise, la statue a changé de signification, entre le moment de son érection et aujourd'hui. Quelle est l'histoire de ce lieu de mémoire ?
Compte tenu de la situation sanitaire, la conférence sera prévue en distantiel

Réseaux, logiciels libres et communs numériques

Lundi 16 novembre 2020 - 11h à 13h

Réseaux, logiciels libres et communs numériques
par Guillaume PELLERIN - Chercheur en informatique musicale, à l’IRCAM, Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique

Si l'avènement des réseaux sociaux privés et centralisés a simplifié les communications inter-personnelles à l'échelle mondiale, il a dans le même temps limité les capacités des communautés humaines à définir par elles-même des outils numériques garantissant leurs libertés et leur autonomie. De la même manière, si les brevets devaient permettre de sécuriser les revenus liés aux droits d'auteur, les limites posées à l'exploitation libre des inventions fonctionnent comme des freins majeurs à l'innovation ouverte et au développement partagé.
Cette conférence propose un tour d'horizon des concepts techniques et juridiques, des architectures et des usages du Web qui mettent en évidence l'intérêt des logiciels libres, des communs et des modes de décentralisation en faveur d'une écologie numérique (on entend par là, la définition d'une stratégie collective favorable aux activités humaines par l'intermédiaire de l'informatique mais qui en réduise la surface polluante, l'entropie et le rapport signal/bruit).
L'exposé s'appuie sur de nombreux exemples et des cas d'usage courants comme la bureautique collaborative, la messagerie mobile et la diffusion musicale.

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Compte tenu de la situation sanitaire, la conférence sera prévue en distantiel

L’art du chantage à la dette ou les réformes récentes de l’assurance chômage, des retraites et du système de santé

Mardi 1er décembre 2020 - 10h à 12h

L’art du chantage à la dette ou les réformes récentes de l’assurance chômage, des retraites et du système de santé
par Anaïs HENNEGUELLE - Maîtresse de conférences en Économie à l’Université de Rennes 2

Qu'ont en commun la réforme récente de l'assurance chômage (juillet 2019), le projet de loi de refonte du système des retraites (décembre 2019 - mars 2020) et les modifications perpétuelles que subit le système de santé ? Dans les trois cas, il s'agit de s'attaquer à trois piliers de la protection sociale en France. Dans les trois cas, les réformes envisagées s'appuient sur des arguments relatifs à la dette, que celle-ci soit publique ou sociale : puisque "nous" sommes endettés, il faut réformer (et bien souvent, abandonner des droits sociaux ou renoncer à des prestations). Mais qu'en est-il exactement ? À quelle hauteur nos organismes de protection sociale sont-ils endettés ? D'où vient ce déficit ? Comment le combler ? Nous nous appuierons sur ces trois cas (le chômage, les retraites, la santé) pour montrer que tout n'est pas aussi simple : le chantage à la dette risque de sonner faux...
 

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2ème semestre

Toutes les conférences ont lieu en salle Simone-Veil (salle des conférences) ou par internet si l’université est fermée.

Au second semestre, la faculté de droit CY aura l’honneur d’accueillir les cinq conférenciers suivants :
 

Les gens qui réussissent le mérite-t-ils toujours ?  (Et ceux qui ratent aussi ?) ou Le mirage du mérite

Vendredi 29 janvier 2021 - 12h à 13h30

Les gens qui réussissent le mérite-t-ils toujours ?  (Et ceux qui ratent aussi ?) ou Le mirage du mérite
par Gilles VERVISCH - Agrégé de philosophie, enseigne dans un lycée de la région parisienne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de pop philo qui tentent de rendre la philosophie accessible, dont Quelques grammes de philo dans un monde de pub, Star Wars, la philo contre-attaque (Le Passeur Poche) et dernièrement Comment échapper à l'ennui du dimanche après-midi (Flammarion, septembre 2020).

Pour Steve Jobs, « Ce qui sépare l’entrepreneur qui réussit de l’entrepreneur qui échoue, est, pour moitié, la seule persévérance. » Réussir serait donc une question de volonté : Les gens qui réussissent le doivent à leur travail et à leurs efforts, et les gens qui échouent, considéré·es comme des raté·es, n’ont tout simplement aucune volonté.
Gilles Vervisch propose ici d’interroger le modèle de la méritocratie. Censée garantir la justice à travers l’égalité des chances, la notion de mérite n’est-elle pas utilisée dans le discours dominant pour légitimer des injustices en justifiant les inégalités ? Plus profondément, la notion de mérite dessine la toile de fond d’une société où règne l’esprit de compétition, une société dans laquelle il y aurait nécessairement des gagnant·es et des perdant·es.
 

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Le néolibéralisme : idéologie et politique économique

Vendredi 12 février 2021 - 13h à 14h30

Le néolibéralisme : idéologie et politique économique
par Odile HENRY - Professeure de sociologie au Département de science politique à l’Université Paris 8. Elle est l’auteure de Les guérisseurs de l’économie. Sociogenèse du métier de consultant (1900-1950), Paris, CNRS Éditions, 2012. Dernièrement, elle a rédigé plusieurs entrées du Dictionnaire international Bourdieu (dir. G. Sapiro), CNRS ed. 2020.

Défini par Christian Laval et Pierre Dardot comme « l’ensemble des discours et des pratiques qui déterminent le nouveau gouvernement des hommes selon le principe universel de la concurrence », le néolibéralisme n’en finit pas de susciter de riches réflexions en France. Cette conférence explorera les racines historiques du néolibéralisme, dès la fin des années 1930, et s’interrogera sur le contexte politique ayant permis à cette idéologie de s’imposer en France en tant que politique économique. A partir d’exemples précis, elle questionnera ce que le néolibéralisme fait aujourd’hui à nos vies. Elle offrira enfin quelques outils conceptuels permettant de réfléchir tant aux dérives autoritaires du « régime néolibéral » qu’aux fissures dont ce modèle est l’objet.
 

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La créativité de la crise

Vendredi 12 mars 2021 - 14h à 16h

La créativité de la crise
par Evelyne GROSSMAN - Professeur à l’Université Paris Diderot, ancienne présidente du Collège international de philosophie, éditrice chez Gallimard des œuvres d’Antonin Artaud, Evelyne Grossman est spécialiste de théorie littéraire. Elle inscrit ses travaux au croisement de la littérature, de la philosophie et de la psychanalyse.

On affirme parfois que les crises génèrent des forces créatrices. Idée à méditer, au-delà des banales affirmations publicitaires ou entrepreneuriales sur le caractère fécond des crises (politiques, sociales, économiques ou personnelles). C’est le versant psychique, littéraire et philosophique de la notion de crise qui est ici exploré dans son rapport à la création. Crise de lacréativité : silence, retirement, stérilité. Tout un chacun connaît ces périodes de vide, de blocage dépressif. La créativité de la crise en est-elle le simple renversement ?

Comme le surent Deleuze ou Beckett, Nietzsche ou Foucault, mais aussi nombre d’artistes et créateurs modernes, il n’est pas facile d’endurer l’instabilité qu’exige toute création, les forces d’égarement qu’elle déchaîne, tout comme son indéniable jouissance. La création est sans doute un apprentissage de l’insécurité.

Vers un droit des lieux

Lundi 15 mars 2021 - 16h à 18h

Vers un droit des lieux
par Sarah VANUXEM - Juriste et enseignante-chercheuse à l'Université de Nice Sophia-Antipolis et à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Son travail porte sur les transformations que le droit émergent de l'environnement fait subir à notre tradition juridique. Elle enquête actuellement sur les droits des semences, notamment paysannes, et sur les « sectionaux », ces biens collectifs de villages français.

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La langue française est-elle sexiste ?

Jeudi 1er avril 2021 - 13h à 15h

La langue française est-elle sexiste ?
par Eliane VIENNOT - Professeuse émérite de littérature française et membre honoraire de l'IUF. Elle a enseigné la littérature dans les universités de Seattle, Nantes, Corte, Saint-Étienne ; ses recherches portent sur les écrits des princesses de la Renaissance, l’histoire des relations de pouvoir entre les sexes en France, la Querelle des femmes et ses conséquences dans la langue française.

Depuis une quarantaine d’années, les pays francophones ont engagé une réflexion sur leur langue, afin d’accompagner la marche vers l’égalité des sexes dont ils se disent partie prenante. Ce travail a débouché sur des guides, des circulaires, des lois, de nouveaux usages… mais aussi sur d’intenses polémiques. Comment les expliquer? Dans quels domaines de la langue (vocabulaire, grammaire…) peut-on agir? Que préconiser? L’Académie est-elle encore un obstacle? Le propos s’attachera à montrer que, loin d’être complexe au point de devoir être laissée à des spécialistes, la langue est un bien commun sur lequel chacun·e peut aujourd’hui réfléchir et agir d’un point de vue citoyen.