Les conférences de culture générale 2022-2023

 

1er semestre


Toutes les conférences ont lieu en salle Simone-Veil (salle des conférences)

Au premier semestre, la faculté de droit CY aura l’honneur d’accueillir les quatre conférenciers suivants :

 
Pratiquer le droit des étrangers en Outre-mer, aux confins de l’empire colonial

Mardi 4 octobre 2022 - 15h

Pratiquer le droit des étrangers en Outre-mer, aux confins de l’empire colonial,
par Marjane Gahem - Après des études à l’Université de Cergy-Pontoise, Marjane Ghaem a été juriste au sein du département des relations internationales du barreau de Paris pendant deux ans puis avocate à Mayotte pendant plus de 8 ans où elle s'est spécialisée dans la défense des droits des personnes étrangères. En 2020, elle a reçu, du Conseil national des barreaux, le prix des droits de l’Homme pour son travail accompli à Mayotte. Désormais inscrite au barreau d’Avignon, elle continue de suivre des affaires dans le 101ème département français. Elle a notamment publié « Le droit à Mayotte : une fiction ? », in Plein droit 2019, p. 41 et « Justice pour toustes », un article à paraître dans le prochain numéro de la revue Délibérée.

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L’invisibilité des femmes dans l’histoire de l’évolution humaine

Mercredi 19 octobre 2022 - 14h

L’invisibilité des femmes dans l’histoire de l’évolution humaine,
par Marylène Patou-Mathis - Directrice de recherche au CNRS rattachée au Département Homme et Environnement du Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris). Préhistorienne, elle est spécialiste des comportements des Hommes préhistoriques, en particulier des Néanderthaliens et des premiers Hommes modernes en Europe. Elle a publié plusieurs ouvrages scientifiques et rédigé plus de 280 articles dans des revues nationales et internationales. Elle participe à la diffusion des connaissances en tant que conférencière, commissaire d’expositions (dont Néandertal, l’expo, 2018, Musée de l’Homme - 2019, Musée de l’Histoire du Canada, Ottawa) et conseillère de documentaires scientifiques et du film AO le dernier Néandertal (de Jacques Malaterre, UGC). Elle a également publié plusieurs ouvrages dont en 2020 L’homme préhistorique est aussi une femme (Allary Ed.) et Qui était Néandertal ? (Eds. Bayard), 2018, Neandertal de A à Z (Allary Ed.), en 2017, Mangeurs de viande. De la préhistoire à nos jours (Ed. Perrin, Collection Tempus), en 2015, Histoires de Mammouth (Eds.Fayard), en 2014, Madame de Néandertal. Journal intime (avec Pascale Leroy, éditions Nil), en 2013, Préhistoire de la violence et de la guerre (Eds Odile Jacob), en 2011, Le Sauvage et le Préhistorique, miroir de l’Homme occidental (Eds Odile Jacob) et en 2010, Neanderthal une autre Humanité (Ed. Perrin, Collection Tempus).

Et si contrairement à la vision patriarcale de la préhistoire héritée du XIXe siècle, les femmes avaient, elles aussi, peint Lascaux, chassé les bisons, taillé des outils, inventé des techniques… En effet, aucune preuve archéologique ne permet d’affirmer que dans les sociétés préhistoriques certaines activités leur étaient interdites, qu’elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. S’appuyant sur l’analyse des idées reçues et des dernières découvertes, cette conférence pose les bases d’une autre histoire des femmes préhistoriques. Tout comme les hommes, elles ont contribué à l’évolution humaine.
 

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Penser l’appropriation culturelle

Vendredi 28 octobre 2022 - 15h

Penser l’appropriation culturelle,
par Norman Ajari - Maître de conférences en études noires francophones à l’Université d’Édimbourg (Écosse). Il a notamment publié La dignité ou la mort. Éthique et politique de la race, La Découverte, 2019.

Synonyme d'irrespect de cultures dites minoritaires, associé à l’humiliation, à l’exploitation ou à la provocation, le concept d'appropriation culturelle est objet de nombreuses polémiques. Si, dans le contexte français, intellectuels et autorités le dénoncent généralement comme fallacieux et solidaire d’atavismes, voire de fondamentalismes culturels, de plus en plus d’actions militantes cherchent à combattre ce phénomène. Si le terme, sous son acception actuelle, est d’usage récent, il décrit un phénomène ancien qu’il s’agit de prendre au sérieux, en se gardant de le confondre avec un simple brassage des cultures. En mobilisant les outils de la philosophie et de la théorie critique et en puisant dans des exemples historiques allant de l'Antiquité au XXIe siècle, cette conférence soumettra au débat une élaboration de la notion d’appropriation culturelle attentive à ses vertus, mais aussi à ses limites et à ses mésusages.

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Traite des esclaves et genèse du racisme anti-noir

Vendredi 18 novembre 2022 - 13h

Traite des esclaves et genèse du racisme anti-noir,
par Catherine Coquery-Vidrovitch - Historienne, spécialiste de l'Afrique et professeure émérite de l'université Paris Diderot. Elle a publié de très nombreux ouvrages dont les derniers : Les Routes de l'esclavage. Histoire des traites africaines vie – XXe siècles, Paris, Albin Michel, 2018 et Le Choix de l'Afrique, La Découverte, 2021.

Jusqu’au IXe siècle, les esclaves, institution alors généralisée dans le monde - étaient de toutes les couleurs, et la plupart étaient blancs. Le fait, invention de la traite Atlantique, que seuls les noirs étaient esclaves – ne s’établit que progressivement. Les théories raciales proprement dites ne vont être inventées que dans la deuxième moitié du XVIIIe et l’infériorité du noir va devenir un credo scientifique occidental que les découvertes de la génétique au XXe siècle ont encore du mal à éradiquer.


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2ème semestre

 

Toutes les conférences ont lieu en salle Simone-Veil (salle des conférences) ou par internet si l’université est fermée.

Au second semestre, la faculté de droit CY aura l’honneur d’accueillir les quatre conférenciers suivants :

 

Repenser la démocratie à partir des révoltes citoyennes

Vendredi 10 février 2023 - 14h à 16h

Repenser la démocratie à partir des révoltes citoyennes,
par Samuel HAYAT - Chargé de recherche CNRS au CEVIPOF.Il travaille principalement sur la représentation politique et sur les révolutions et les mouvements ouvriers du XIXe siècle, au croisement de l’histoire des idées, de la sociologie historique et de la théorie politique. Cette année, il est chercheur invité à la Maison française d'Oxford, et a publié deux ouvrages, Démocratie (Anamosa) et Introduction à la sociohistoire des idées politiques (De Boeck, avec Julien Weisbein), et dirigé avec Corinne Péneau et Yves Sintomer un livre collectif, La représentation avant le gouvernement représentatif (Presses universitaires de Rennes.

Revivifier la démocratie est un impératif largement partagé. Mais quelle démocratie ? Plutôt que de partir de la volonté des dirigeants de retrouver une légitimité menacée, on s'inspirera plutôt de la conception de la démocratie réclamée, voire mise en œuvre, par les soulèvements populaires des années 2010, dont le mouvement des Gilets Jaunes en France. Pour repenser le système politique aujourd'hui en un sens démocratique, on cherchera à comprendre le sens des aspirations et des expérimentations de cette "politique des citoyens", qui plonge ses racines dans l'histoire longue des révoltes populaires.

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Pasolini, le procès de qui ? Délit, punition et procès dans le cinéma de Pier Paolo Pasolini

Mercredi 22 février 2023 - 10h30 à 12h30

Pasolini, le procès de qui ? Délit, punition et procès dans le cinéma de Pier Paolo Pasolini,
par Hervé Joubert-Laurencin - (Université Paris Nanterre et IUF) enseigne l'esthétique et l'histoire du cinéma et réalise des films. Dernier ouvrage paru: Le Grand Chant. Pasolini poète et cinéaste, Macula, 2022.

Pier Paolo Pasolini (1922-1975) réalisa des films entre 1960 et 1975. Très censuré et très attaqué, on peut même dire harcelé, par la presse et par le climat homophobe et anticommuniste de l'Italie d'après-guerre puis du boom économique, sa relation à la justice de son pays fut teintée d'injustice et d'obscurantisme. Post mortem, même son assassinat reste un de ces "cold case" italiens mystérieux et non résolu plus brûlant que refroidi.


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Brève histoire des politiques migratoires, De l'intervention de la nationalité à la fermeture des frontières

Vendredi 31 mars  2023 - 15h à 17h

Brève histoire des politiques migratoires, De l'intervention de la nationalité à la fermeture des frontières,
par Karine PARROT - Professeur des universités en droit privé

Jusqu’à une période récente, il n’existe pas de définition univoque de l’étranger car il se définit en creux, par défaut, comme celui qui n’appartient pas à la communauté. Suivant ce critère, il a existé autant de figures de l’étranger que de manières inventée par les humains de former communauté. Dans l’Europe médiévale où les frontières sont mouvantes, c’est l’étranger à la foi, le non-chrétien, qui incarne la première figure de l’altérité. Mais, suivant les périodes et les lieux, d’autres critères imprécis et fluctuants, car nés à l’échelle locale, s’articulent pour décider, si besoin, que tel marchand ou tel voyageur est étranger, autorisant le seigneur local puis le roi à hériter de ses biens. Même au milieu du 19ème siècle, en France, dans les zones frontalières où vivent des familles et des travailleurs immigrés, les représentants de l’État peinent à distinguer les Français – soumis à la conscription – des étrangers. Ce flou entourant la notion d’étranger a aujourd’hui disparu : l’étranger est celui qui n’a pas la nationalité de l’État sur le territoire duquel il se trouve.
Désormais établie avec certitude, la nationalité est présentée comme un attribut de la personne humaine pourtant, elle n'a rien de naturel. Elle apparaît en même temps que la volonté de l'Etat de gérer les flux migratoires et participe aujourd'hui à la politique répressive et ségrégationniste de fermeture des frontière

Des communs au commun

Jeudi 6 avril 2023 - 10h à 12h

Des communs au commun,
par Edouard JOURDAIN - Post-doctorant à Polytechnique chercheur associé au CESPRA (EHESS), il a publié notamment Proudhon contemporain, (CNRS éditions, 2018), Les communs, (PUF, Que sais-je ?, 2021), Théologie du capital, (PUF, 2021), Elinor Ostrom, Le gouvernement des communs, (Michalon, Le bien commun, 2022) .

Le substantif « communs » (de l’anglais commons) est d’usage relativement récent en français. Mais la réalité qu’il désigne est de tous les temps : les communs, ce sont les ressources gérées collectivement par une communauté. La notion a réapparu aujourd’hui face à la menace de leur disparition. Remise sur le devant de la scène grâce, notamment, aux travaux d’Elinor Ostrom (prix Nobel d’économie en 2009), la dynamique des communs est plurielle et prend de l’ampleur. Elle porte une capacité d’action inédite, orientée vers la prise en charge collective de multiples biens ou de services. En ce sens, elle est incontestablement politique : elle touche à la volonté de réappropriation de la chose publique et induit de nouvelles formes d’engagement.

Pour mieux gérer les communs, l’heure n’est-elle pas venue d’inventer de nouvelles formes d’organisation et de coopération ? Encore faudrait-il réévaluer les rapports sociaux et la répartition des richesses de manière à préserver ce qui compte réellement.


Vidéo de la conférence :

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